L’ergonomie IHM (Interface Homme-Machine) s’intéresse à la manière avec laquelle l’utilisateur interagit avec un système interactif. Cette approche vise à optimiser l’utilisabilité du produit digital, dans le but de l’adapter aux caractéristiques de l’être humain et d’assurer une interaction plus naturelle et moins compliquée entre deux entités strictement différentes.
L’ergonomie IHM est une approche de conception centrée sur l’utilisateur, qui combine différentes sciences, dans l’objectif de développer une interface homme-machine efficace, utilisable et intuitive.
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L’ergonomie IHM, qu’est-ce que c’est ?
Face à l’émergence de nouvelles technologies de plus en plus poussées et le développement de produits digitaux plus sophistiqués, l’utilisation et l’apprentissage de ces dispositifs deviennent plus compliqués.
Dans ce contexte, il est indispensable d’optimiser l’ergonomie IHM des interfaces homme-machine, dans le but de créer une interaction plus efficace avec le système interactif et de construire une expérience utilisateur plus immersive.
L’interface IHM est l’intermédiaire clé qui assure l’interaction entre l’utilisateur et le système. Ce dispositif conditionne la qualité du dialogue avec les systèmes interactifs et celle de l’expérience utilisateur. Pour cette raison, il doit assurer une utilisabilité optimale, permettant de répondre judicieusement au besoin de l’usager.
Notamment, la norme iso 9241-11 définit l’utilisabilité comme la capacité du système interactif à réaliser des buts spécifiques pour les utilisateurs ciblés, dans un contexte d’usage précis, avec :
- Efficacité : permettant à l’utilisateur d’atteindre facilement son objectif, avec le moins de frustration possible.
- Efficience : sans occasionner une charge de travail éminente pour interagir avec le système interactif.
- Satisfaction : permettant d’assurer un meilleur confort d’usage de l’interface homme-machine.
Le but de l’interaction avec un produit interactif (un site web, une application, une borne interactive, etc) est de satisfaire un besoin et d’atteindre un objectif donné. A cet effet, une interaction intuitive et une utilisation facile de l’interface digitale représentent des facteurs indispensables pour aider l’usager à atteindre aisément son objectif.
Les bénéfices de l’ergonomie IHM
L’objectif ultime de l’ergonomie IHM est de satisfaire pleinement les utilisateurs. Cela s’accompagne d’autres avantages connexes tels que :
- Le renforcement de l’engagement et de la fidélisation des clients. Cela représente un facteur de confiance important qui assure de rehausser l’image de marque de l’entreprise.
- La réduction du coût et du temps de développement des interfaces IHM. En effet, la conception ergonomique consiste à impliquer l’utilisateur final dans le projet dès son début. De cette façon, les designers, les développeurs et toutes les parties prenantes peuvent comprendre convenablement les attentes des usagers et adapter leurs interfaces à ces exigences (dès la phase de spécification). Ce qui évite le gaspillage de temps et d’énergie sur des maintenances correctives potentielles.
- Une meilleure productivité des utilisateurs finaux, particulièrement dans le cas d’un système interactif employé au sein d’une organisation, tel qu’un CRM. Plus la manipulation de ce dispositif est facile et fluide, plus la performance de l’usager est améliorée.
Dans cette optique, l’ergonomie IHM associe plusieurs disciplines (physiologie, intelligence artificielle, psychologie cognitive, sociologie, etc), dans l’objectif de composer une expérience utilisateur parfaitement naturelle, qui élimine la complexité des produits numériques.
L’ergonomie IHM s’inscrit dans une démarche de conception centrée sur l’utilisateur qui prend en compte les caractéristiques de ce dernier, pour développer les produits interactifs adaptés aux facteurs humains, tels que :
- Les sens et l’anatomie : la vue, le toucher, l’ouïe, etc.
- L’anthropométrie et les spécificités dimensionnelles de l’utilisateur : sa taille, ses formes, etc.
- Les handicaps et les maladies.
- Les caractéristiques cognitives : attention, mémoire, raisonnement, etc.
- Le profil socioculturel : langue, pays, codes sociaux, etc.
- Le niveau d’expertise et d’apprentissage de l’utilisateur.
Dans ce cadre, on peut distinguer deux formes d’ergonomie : physique et cognitive.
L’ergonomie physique
L’ergonomie physique est orientée vers l’adaptation des interfaces utilisateurs aux caractéristiques morphologiques et biomécaniques (posture, mouvement, gestuelle, etc) des usagers. L’objectif étant de préserver la santé de ces derniers et de leur assurer un meilleur confort lors de l’utilisation du produit numérique.
L’ergonomie physique vise aussi à concevoir une interface digitale adaptée au contexte d’usage, afin d’assurer une excellente expérience à tous les profils d’utilisateurs.
Notamment, la prise en main d’un site internet ou d’une application web diffère selon le terminal utilisé. En effet, l’ordinateur de bureau dispose d’un écran plus large et des périphériques externes pour assurer une interaction facile avec le dispositif digital.
Par contre, les appareils mobiles présentent des limitations techniques concernant la résolution qui est plus réduite, sur des écrans plus petits. D’un autre côté, les terminaux mobiles offrent un mode d’interaction tactile plus révolutionnaire, afin de créer une expérience utilisateur plus intuitive.
Du coup, la conception d’interfaces responsives et adaptatives représente une condition essentielle pour garantir un rendu cohérent sur tous les appareils.
Cela est aussi important, afin de permettre aux internautes et aux mobinautes d’utiliser le produit interactif de manière égale, conformément à leurs caractéristiques physiologiques. Par exemple, la personne qui souffre d’un mal de dos et ne peut pas passer des heures assise devant son poste de travail, doit pouvoir utiliser son appareil mobile pour manipuler la même application, mais de façon plus commode.
L’ergonomie cognitive
Ergonomie cognitive (ou mentale) vise à comprendre l’homme, dans l’objectif de concevoir un produit/service digital adapté à son modèle mental. A cet effet, cette approche consiste à étudier rigoureusement les principaux processus mentaux (mémoire, intelligence, résolution de problèmes, émotions, etc) pour créer une interaction fluide avec le système.
L’être humain est enclin à se référer à ses anciennes expériences pour dialoguer avec une interface utilisateur. Cela conduit à enregistrer un modèle mental dans sa mémoire, qui retrace le mode de fonctionnement de ce dispositif et contribue à alléger l’ampleur de l’apprentissage.
Dans ce sens, l’ergonome IHM doit maintenir et optimiser la concordance des interfaces utilisateurs avec le modèle mental du public cible, en appliquant les bonnes pratiques en vigueur, telles que :
- L’adoption d’une conception centrée sur l’utilisateur qui vise à créer une interaction homme-machine souple et harmonieuse.
- La conception d’un design graphique adapté aux caractéristiques des utilisateurs. Cela implique par exemple de choisir des couleurs qui assurent un meilleur confort visuel et qui prend en compte les contraintes des daltoniens.
- La création d’un plan de navigation intuitif qui coïncide avec le modèle mental des utilisateurs cibles. Il faut assurer une navigation souple qui évite la charge cognitive et aide l’usager à se repérer facilement à tout moment.
- La création d’interfaces IHM inclusives, qui respectent les référentiels d’accessibilité en vigueur, telles que le RGAA, WCAG, etc.
L’importance d’appliquer les critères ergonomiques pour une meilleure utilisabilité
Il convient de se référer aux critères ergonomiques (ou heuristiques), dans l’objectif de concevoir une interface utilisateur utile. Il existe différents critères et lois ergonomiques qui renseignent l’ergonome des interfaces homme-machine sur les éléments à prendre en considération pour optimiser l’utilisabilité de ses interfaces. Tel est l’exemple des critères ergonomiques de bastien et scapin.
Les critères ergonomiques de bastien & scapin
Ces heuristiques servent à évaluer l’utilisabilité d’une interface. Il s’agit de 8 critères qui peuvent être réutilisés en illimité, même par des utilisateurs qui ne sont pas des experts en la matière. Ces éléments sont :
- Guidage : désigne l’ensemble des techniques utilisées (notifications, messages, etc) pour guider, informer et conseiller l’utilisateur. Cela permet de fluidifier l’apprentissage et de réduire le risque d’erreurs.
- Groupement/Distinction entre Items : cette heuristique s’intéresse à la structuration visuelle des éléments qui composent l’interface ihm. Elle identifie les liens entre ces items, afin de définir la manière avec laquelle ils doivent être regroupés dans des classes homogènes ou répartis sur des groupes différents.
- Charge de travail : repose sur les critères de brièveté, de concision et des actions minimales, pour réduire la charge de travail et assurer une interaction plus facile.
- Contrôle Explicite : concerne les actions qui permettent d’orienter l’utilisateur dans son parcours et lui offrir une navigation plus transparente et une expérience plus plaisante.
- Adaptabilité : concerne les différentes options et préférences qui sont offertes à l’utilisateur pour réaliser la même action. La diversification des choix offre un meilleur confort à ce dernier pour interagir sereinement avec le système.
- Gestion des erreurs : associe les différents mécanismes de détection et de gestion d’erreurs, qui permettent d’éviter les blocages et d’assurer une interaction sans interruption.
- Signifiance des Codes et Dénominations : Ce critère évoque l’importance de garder la cohérence entre les composants graphiques (icônes, symboles, labels, etc) et leurs rôles, afin d’éviter la distraction des utilisateurs.
- Compatibilité : cette heuristique concerne les critères à prendre en considération pour concevoir une interface parfaitement centrée sur l’utilisateur et adaptée à ses caractéristiques (cognitives, physiques, comportementales, etc).
Mot de la fin
L’ergonomie IHM vise à concevoir une interface utilisateur efficace, utile et utilisable, à travers laquelle l’usager peut bénéficier d’une interaction homme-machine intuitive. L’objectif étant de guider ce dernier, en toute fluidité, vers son objectif et de procurer sa satisfaction.
Le système interactif et l’être humain représente deux entités distinctes, avec chacune dispose de ses propres caractéristiques et de son mode de fonctionnement ou de raisonnement. Dans ce contexte, l’ergonomie ihm repose sur différentes disciplines (physiologie, science cognitive, psychologie, etc) pour façonner une expérience utilisateur intéressante et en phase avec les besoins des utilisateurs.
Dans l’objectif de concevoir une interface ihm ergonomique, il est important de suivre une grille de critères ergonomiques, telles que les heuristiques de bastien et scapin. Ces critères aident tout ergonome IHM à concevoir des interfaces avec une utilisabilité et une efficacité optimales.